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Compagnie Mauvais Coton
12 novembre 2008

Impressions de Marion COLLE

Sur la structure autonome bifilaire ...

Ça bouge ! Je sais faire du fil mais il faut tout réadapter. Jouer en 3D, jouer avec 2 ressorts, grimper sur la structure, s’accrocher, se suspendre…

Ça bouge ! Vers le haut, vers le bas, à droite, à gauche. L’énergie que tu transmets au fil se répercute dans toute la structure. Un petit saut, les deux fils entrent en vibration. Un grand saut, et le métal se réveille, ça fait des « chkling » ça fait des « chklang ».

A deux c’est tout de suite plus amusant. Aux vibrations de la structure s’ajoutent les vibrations de l’autre, le corps de l’autre en mouvement, les chocs de ses déplacements, ses déséquilibres, ses prises d’élan, ses hésitations. Tout est perceptible.

C’est un gros jouet.
Il faut être fin dans ses impulsions.

Faire attention à l’autre.

Fixer des règles du jeu.

Il y a celles implicites, propres à la technique de fil : j’ai déjà travaillé avec d’autres fil de feristes sur le même fil, mais là c’est différent. En plus de l’écoute, du rapport à l’autre, des rattrapes habituelles, il faut être conscient « du tout ». C'est-à-dire non seulement se soucier de son équilibre et de celui de l’autre, mais aussi prendre en compte l’espace dessiné par ces deux corps en mouvement sur la structure.
Le rapport au sol est différent.
Il y a un petit fil et un grand fil.

Ou deux fils à la même hauteur.

Ou le seul grand fil.

La structure a trois positions. Cela dirige le travail. Cela implique des déplacements différents pour accéder au fil, ou passer d’un fil à l’autre, en passant aussi par la poutre du milieu.

Selon la position de la structure, on peut être au même niveau que l’autre qui évolue sur le fil en parallèle, à la même hauteur, dans un rapport au sol égal. Ou être sur le petit fil tandis que l’autre danse sur le grand ou encore être sur le grand fil avec l’autre en contrebas.

Ça change du travail solitaire et répétitif habituel. Sur un seul fil, on fait des allers-retours. Là on peut évoluer dans l’espace, sur les deux fils, mais aussi sur la structure (sur mais aussi sous, au-dessus, en dehors).

Elle est donc contraignante mais offre de nouvelles possibilités : évoluer en tournant sur la structure, sortir de l’axe horizontal, monter, descendre, partager son jouet et sa manière de jouer.

Sauter est possible. Faire des petits sauts mais aussi des grands sauts (sauf le saut écart pour moi sur le petit fil car j’ai mes jambes qui touchent la barre quand je saute). Courbettes, roues, équis, tomber assis, à genoux-debout, flip, sont possibles. Même techniquement, il est donc possible de s’adapter rapidement à la structure, pour peu qu’on soit joueur et conscient.

Une nouvelle technique à part entière. Adapter ses connaissances de fil à une structure. Cela amène le fil de feriste à développer son sens de l’écoute, son rapport au vide, à l’espace, à la scène.

Enfin, l’autonomie de la structure est très intéressante. Elle questionne notre pratique, notre métier. Nous pose la question de notre propre autonomie en tant qu’artiste, et en tant qu’individu. Elle nous confronte à notre propre autonomie en tant qu’artiste : s’adapter, ressentir l’objet et dépendre moins de sa technique que de son désir de se remettre en cause…….

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