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Compagnie Mauvais Coton
12 novembre 2008

Joute sur fil à la « Condi » : musique et danse

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Joute sur fil à la « Condi » : musique et danse liées dans une rupture d'équilibre spontanée

mardi 04.11.2008, 05:01 - La Voix du Nord

Une structure d'acier avec ses deux fils tendus, laissant libre cours à l'improvisation du trio.

|  CRÉATION |

La compagnie Mauvais Coton est de retour à la Condition publique, pour une résidence d'une semaine. Il s'agit de créer « Justa Pugna », comprenez « combat régulier », un spectacle fondé sur une joute improvisée entre deux danseurs et un musicien. Ou quand l'équilibre de chacun ne tient qu'à un fil...

PAR WILFRIED HECQUET

« Ici, on est comme à la maison ! », lance dans un éclat de rire, Anne-Lise Allard, qui a créé en octobre 2006 la compagnie Mauvais Coton. Celle-ci a en effet déjà posé ses valises à la « Condi », il y a tout juste un an, avec le spectacle Passage . Depuis hier, Anne-Lise est de retour à Roubaix, pour préparer le prochain spectacle, un format plus court (vraisemblablement entre 20 et 30 minutes), qui pourra ainsi s'adapter et se jouer en divers lieux (salle, rue, etc.) À condition de pouvoir y monter l'impressionnante structure modulable d'acier, sur et autour de laquelle évoluent les protagonistes. Composée entre autres d'une grosse poutre et de deux fils tendus, elle donne toute liberté aux danseurs pour improviser, car c'est là le coeur de Justa Pugna.

« L'idée est celle d'un trio, une rencontre, un peu sous la forme d'une battle hip hop, une joute sur un fil. Danseurs et musicien, chacun mise sur sa personnalité, il faut donc une base d'improvisation, trouver chacun sa propre liberté », explique Anne-Lise. Plus précisément, l'impro du musicien, quel que soit son instrument de prédilection, va venir s'accorder avec celle des deux danseuses. À moins que ce ne soit l'inverse... « Sur un tel format, il faut que ça envoie ! Le trio est intéressant pour cette raison, car il permet justement tous les rythmes, que cela soit seul, à deux, sur un fil ou en dessous, qu'on dirige la musique ou que la musique nous dirige », détaille Marion Collé, danseuse qui participe actuellement à la création.

Mais le musicien trouve-t-il vraiment sa place, physiquement et artistiquement, dans tout cela ? « L'improvisation, c'est une habitude, mais avec d'autres musiciens. Le fait d'improviser avec les performers, ça, c'est nouveau et très intéressant. On arrive à créer de l'interaction entre la danse et la musique, en live », assure Jean-Baptiste Guerrier, passant avec un égal bonheur de la basse au violoncelle ou encore au banjo.

On y croit sans problème quand on le voit, perché sur la structure, ressentant les vibrations et les mouvements des deux danseuses en (dés) équilibre sur leurs fils, suivant ou leur imprimant le rythme du jeu. Instable et harmonieux à la fois, donc étonnant. Une prise de risque intéressante, qui mérite assurément d'aboutir, Même si, rappelle Anne-Lise, « on n'en est encore vraiment qu'au début de la création ». On en reparlera.

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